Tribune
L’année 2024 entre dans l’histoire comme celle d’un seuil franchi pour la planète : selon l’Organisation météorologique mondiale, la Terre n’a jamais connu une telle chaleur depuis le début des relevés. +1,52 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Un chiffre qui fait trembler les scientifiques… et suffoque les Kinois.
Dans la capitale congolaise, cette canicule record s'ajoute à un désordre urbain chronique. Résultat : un quotidien miné par les inondations, les voies impraticables, l’assainissement inexistant, les constructions anarchiques. À Kinshasa, le climat et l’urbanisme forment une alliance infernale, et ce sont les habitants qui en paient le prix.
Une réalité dénoncée depuis longtemps
À chaque changement à la tête de la ville, Gabriel Mokia, Président du Mouvement des Démocrates Congolais (MDCO), rappelle inlassablement la gravité de la situation : « La population n’en peut plus. Il faut enfin prendre à bras-le-corps les problèmes d’infrastructure. » Pourtant, l’inaction persiste.
Le chaos climatique et ses racines locales
Les pluies se font plus violentes, plus fréquentes. Le réchauffement climatique mondial en est la cause, certes, mais à Kinshasa, c’est le laisser-aller urbanistique qui transforme chaque averse en désastre. Là où une ville bien pensée amortirait le choc, ici, le chaos guette à chaque coin de rue.
Des familles perdent leur toit, des quartiers entiers pataugent, des vies basculent. Et tout cela aurait pu — aurait dû — être évité.
Ce que Kinshasa exige : des actions, pas des vœux pieux
Il est grand temps de changer de logiciel. Plus de vaines promesses : Kinshasa veut du concret. Voici les priorités défendues par le MDCO et son Président :
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Urbanisme maîtrisé : Interdiction ferme de bâtir dans les zones inondables, restauration des espaces naturels pour une meilleure régulation des eaux.
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Entretien des réseaux existants : Réhabilitation des routes, nettoyage régulier des caniveaux, modernisation des drains.
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Développement d’une ville résiliente : Intégration de solutions écologiques, mise en place de surfaces perméables, création de zones vertes tampon.
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Transparence et rigueur : Lutte efficace contre la corruption, respect strict des normes, sanctions claires contre les infractions urbanistiques.
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Implication des citoyens : Sensibilisation massive, formation aux gestes de prévention, participation communautaire active.
Une année charnière pour Kinshasa
2024 marque une rupture : ce n’est pas seulement le climat mondial qui atteint un point critique, c’est aussi la limite de tolérance des Kinois qui est dépassée. Les embouteillages interminables, la boue omniprésente, les marchés noyés dans l’eau sale… Trop, c’est trop.
L’heure est grave, mais elle peut aussi être porteuse d’espoir. Si 2024 est l’année de tous les extrêmes, qu’elle devienne celle d’un sursaut salvateur. Kinshasa mérite mieux que la résignation. Elle mérite un avenir.
Et cet avenir commence par une volonté politique réelle, soutenue par la population. Relevons le défi. Relevons la ville.
LA CELLULE DE COMMUNICATION DU MDCO (CCMDCO
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